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ABB ABILITY, LA DIGITALISATION EST UNE DÉMARCHE GLOBALE

Aussi naturellement que Monsieur
Jourdain fait de la prose, ABB
est une entreprise qui fait de la
digitalisation depuis longtemps
sans avoir nécessairement mis
cette activité en avant. D’abord
à Houston puis à Hanovre, ABB a
présenté sa plateforme dédiée,
ABB Ability.

Jacques Mulbert, Pdg de ABB France a accepté de nous détailler les fonctions supportées par l’environnement
ABB Ability, en soulignant aux passages
les grandes applications qui en découlent
pour les industriels, en particulier dans la
robotique.

Tout d’abord, quels sont les principaux
composants de cette plateforme ?

Pour essayer de se représenter cette
plateforme, imaginons une pyramide se
développant sur quatre niveaux. On trouve
sur le socle, tous les composants comme
les capteurs placés dans la machine au
plus près du mouvement qui vont à la fois,
capturer les données et les véhiculer et
parfois, transmettre des ordres lorsque
c’est nécessaire.
Au niveau immédiatement supérieur, on
trouve les automatismes de la machine,
voire ceux de l’atelier. Ces éléments
peuvent être présents localement sur la
chaîne de production et au niveau de la
salle de contrôle de l’atelier.
L’échelon placé au-dessus est constitué
par la salle de contrôle d’une usine ou
d’un complexe industriel. C’est un échelon
qu’ABB maîtrise depuis fort longtemps
chez ses clients.
Enfin, vient le niveau du cloud où les
informations peuvent être partagées au
sein d’une entreprise au-delà de ses sites
ou avec les partenaires de la chaîne de
valeur.

Avec ces différentes couches et sur la base
de deux ou trois grandes technologies qui
sont l’analyse des données constituant
les Big Data, l’intelligence artificielle,
l’apprentissage des machines et bien sûr, les
technologies de base de l’automatisation et
de la maîtrise de l’alimentation en énergie,
il est possible de proposer une plateforme digitale qui permet l’optimisation et
l’efficience dans les secteurs clés que sont :
la sécurité, la productivité ainsi que le
rendement et les économies énergétiques.
Reste que lorsqu’on arrive au niveau du
cloud, on touche à des éléments qui
deviennent moins naturels pour nos
clients. Les données qui y sont concentrées
peuvent être partagées avec les partenaires
de la chaîne de valeur que l’entreprise
concernée se doit évidemment d’identifier.
Pour être pragmatique, nous pouvons
dire en ce qui concerne le socle des
informations, qu’ABB s’appuie sur une
base installée d’environ 70 millions
d’objets connectés dans le monde. A
l’étage immédiatement supérieur, on
retrouve évidemment toutes nos solutions
d’automatismes et de supervision.
Et maintenant, nous avons développé
l’accès au cloud en partenariat avec
Microsoft. A ce titre, ABB a deux
philosophies. La première consiste à
travailler avec force sur son métier de
base qui comprend l’analyse de la donnée
et la modélisation, ce qui suppose la
connaissance des produits à travers
le développement et la connaissance
des applications à travers l’expérience
accumulée au long des 125 années
d’activités d’ABB. Nous capitalisons tout ce
savoir-faire au niveau de notre métier et
on s’allie avec les gens les plus performants
pour le reste. C’est ainsi que pour l’accès
au cloud et les services associés, nous
œuvrons avec Microsoft. Nous avons
annoncé à la Foire de Hanovre que pour
l’intelligence artificielle et le machine
learning, nous travaillons avec IBM sur la
solution Watson.
Notre objectif est de disposer d’une
plateforme ouverte qui apporte le
maximum d’efficacité sur nos métiers en
collaboration avec les meilleurs acteurs de
l’industrie sur les domaines qui ne sont pas
les nôtres. Cette approche pragmatique,
nous permet aujourd’hui de proposer
un catalogue comptant quelque 180
solutions de digitalisation immédiatement
exploitables qui vont s’enrichir de nouvelles
applications au fil des semaines et des mois
à venir.

Quelles applications peut-on imaginer
par exemple, dans le domaine de la
robotique ?

Nous disposons d’un certain nombre
d’applications industrielles, la robotique
étant un des éléments illustratifs. Les
applications industrielles sont globalement
de deux natures.
Il est d’une part possible de modéliser
l’ensemble de la chaîne parce qu’on en
maîtrise le métier. Par exemple, lorsque l’on
est capable de savoir, à partir de quelques
mesures prises directement sur la machine,
si cette dernière fonctionne correctement.
On parle alors d’une digitalisation qui
englobe l’ensemble de l’application.

Ou alors, on approche le processus par
un angle plus réduit, en se concentrant
sur un composant en lui associant son
environnement et son application.
En ce sens, la robotique peut être un
excellent exemple, puisque nous avons
tout spécialement développé une suite
digitale dédiée. La première application
consiste à proposer une réception digitale
d’une application, ce qui permet de
gagner jusqu’à 70 % de temps dans sa
mise en place réelle. Le robot possède
un jumeau numérique autour duquel on
reproduit exactement son environnement
d’exploitation et les manipulations qui
conditionnent l’encombrement fonctionnel
de l’application. On est par exemple en
mesure d’effectuer tous les réglages
logiciels des mouvements sur cette
maquette virtuelle. Ce qui a ainsi été
préparé et mis au point dans la simulation,
est ensuite téléchargé sur le robot réel, en
permettant une économie de temps et de
moyens significative.

Voilà pour une première application de la
digitalisation dans la robotique mais il y
en a plein d’autres… Les robots d’ABB à la
fois à travers leurs logiciels mais aussi, via
des capteurs qui ont été installés dans les
différents éléments constituant le corps,
permettent d’offrir différents niveaux de
services déportés aux clients. Premier
niveau : il est possible de surveiller les
grands problèmes fonctionnels pour alerter
lorsque par exemple, cela peut entraîner un
défaut mécanique qui sera corrigé par une
maintenance devenue prédictive.
A un second niveau, on va comparer le
fonctionnement du robot par rapport
à d’autres robots exploités dans des
opérations de même nature, dans le
même type d’applications dans une
flotte (celle d’un client, d’une région,
d’un pays, etc.). On va pouvoir répertorier
les différents stress dans l’application
considérée et proposer éventuellement,
des modifications pour en améliorer le
fonctionnement.

Au troisième niveau enfin, on pénètre
directement dans le fonctionnement
de l’application du client en s’appuyant
sur une base de données mondiales
des robots ABB. On est ainsi capable de
comparer dans une application connue,
les données de fonctionnement de
l’équipement d’un client avec celles de
la base collectée au niveau mondial. Cela
permet de repérer tout ce qui s’éloigne
d’un comportement optimisé et de
proposer des opérations de maintenance
ciblées voire, une transformation de
certains mouvements pour réduire les
contraintes supportées par le matériel.
La quatrième étape enfin, nous ouvre les
portes de la maintenance à distance avec
en premier lieu, tout ce qui concerne
les mises à jour et correctifs logiciels
mais aussi, de nouvelles possibilités
d’accompagnement des opérateurs sur site
par des experts regroupés par compétence
dans des pôles offshore.

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