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DONNÉES DE PRODUCTION, LE CARBURANT DE L’INDUSTRIE DU FUTUR

Avec un chiffre d’affaire qui se
calcule en dizaines de milliards
d’euros, le groupe Schneider
Electric est l’un de nos acteurs
les plus emblématiques dans
le domaine de la digitalisation
de l’appareil industriel. Avec la
plateforme EcoStruxure Plant, le
groupe permet à ses clients de
s’ouvrir à la globalisation de leurs
sources de données.

Promoteurs d’une approche globale de la digitalisation dans le monde industriel au sein du
groupe Schneider Electric, Alain Dedieu,
Senior Vice-président Drive Domain et
Sylvain Thomas, directeur Modicon M580
Global Launch ont expliqué l’apport
incontournable que représente une
plateforme logicielle fédérative comme
EcoStruxure Plant.

Alain Dedieu, le groupe Schneider Electric
entend devenir un leader de la collecte
et de l’exploitation des données de
production, comment va-t-il s’y prendre ?

Notre groupe est reconnu dans le monde
– et pas seulement industriel – pour sa
maîtrise tant de la chaîne d’automatisation
que de celle des réseaux de distribution
de l’alimentation électrique dont nous
assurons de surcroît le contrôle.
Aujourd’hui, nous introduisons EcoStruxure
Plant, une architecture qui constitue une
solution end-to-end qui couvre aussi
bien l’automatisation que la distribution
électrique mais aussi, la gestion technique
des bâtiments dans une logique de
management global des informations
propre à l’Industrie 4.0. On parle bien
évidemment d’Internet des objets, d’ioT c’est-à-dire de la connexion d’équipements
et de dispositifs électroniques à travers des
architectures logicielles pour collecter un
nombre de plus en plus grand de données.
Avec l’émergence des technologies de
l’information, on s’est aperçu depuis
quelques années que la donnée devient
une ressource naturelle permettant de
générer des services pour économiser
l’énergie, pour créer des designs et obtenir
des mises en œuvre plus rapides des
processus, pour assurer l’optimisation
des actifs de l’entreprise et surtout, faire
surgir de nouvelles opportunités de
marché pour les clients en étant plus agile.
Par exemple, les fabricants de produits
dans l’agroalimentaire ou les entreprises
qui assurent la production de matières
premières ont besoin de flexibiliser,
d’adapter leur processus mais aussi, leur
chaîne d’approvisionnement afin d’être plus
productifs tout en s’inscrivant dans une
démarche de développement durable et de
respect de l’environnement.

Quelles transformations sont en cours
pour extraire plus de valeur des masses
de données collectées ?

Déjà à partir de la plateforme EcoStruxure
Plant, nous apportons une innovation sur
trois niveaux.
La première chose dont il faut prendre
conscience, c’est que les équipements de
Schneider Electric recèlent déjà un grand
nombre de données. Nous avons travaillé
pour les mettre rapidement à la disposition
d’outils logiciels plus sophistiqués en
passant au besoin par un traitement
local pour être capables d’apporter une
amélioration des processus en temps réel.
Nous aurons donc des objets connectés
qui vont avoir une orientation plus
marquée dans le domaine du service. Non
seulement, ils vont remplir leur fonction
première mais ils vont aussi, gérer des
données voire même des contenus pour
être directement reliés à des outils
du cloud.
Sur le contrôle lui-même, nous allons être
en mesure d’aller chercher directement à
travers les PLC, des outils analytiques qui
sont sur le cloud ou embarqués – ce que
nous appelons, cloud-on-premise – afin de
disposer en local de traitement adaptés
tant pour des questions de réactivité que
de cybersécurité.

En fait, l’ensemble des données va
remonter vers des « analytiques » qui ne
sont en définitive que des outils logiciels
basés par exemple, sur l’intelligence
artificielle ou le cognitif permettant
d’instancier les tableaux de bord en
fonction des situations. Au-dessus de
tout cela, Schneider Electric a développé
un écosystème où nous allons apporter
des applicatifs pour le monitoring, la
performance, la maintenance, etc. soit
au terme de développements que nous
réaliserons, soit en ouvrant la plateforme à
des partenaires pour apporter à nos clients
la meilleure expertise dans les domaines
qui ne sont pas notre spécialité.
Tout cet ensemble est animé par System
Platform, une couche logicielle qui permet
d’harmoniser les échanges de données, la
visualisation mais aussi, la capture et leur
restitution dans les bases de données.

Quelles sont les entreprises qui sont
directement intéressées par une telle
solution ?

Tout le monde a besoin de faire des
économies donc, je dirai que tout le
monde est intéressé, c’est une question de
vitesse.

Dans un bâtiment, le potentiel d’économie
d’énergie aujourd’hui avoisine 50 % en
moyenne. Parlant de productivité pure,
on sait qu’en maintenance par exemple,
un opérateur passe la moitié de son
temps à rechercher des documents. Si l’on
peut résoudre ce besoin à partir d’outils
numériques comme la réalité augmentée,
on va apporter une réelle amélioration.
Dans l’agroalimentaire, on va apporter la
traçabilité totale des produits en suivant
toutes les étapes de la fabrication.
Partout, la flexibilité repose sur l’analyse
de la donnée qui permet d’être en
mesure d’avoir une action positive sur
le déroulement du processus de façon
à être prêt lorsqu’il faut. Donc, tout le
monde est intéressé et tout le monde peut
faire le saut même si les sociétés les plus
intégrées – celles par exemple, qui font du
processus continu – sont plus avancées
pour y parvenir.

Sylvain Thomas, peut-on donner
quelques exemples de ce qui gravite
autour de la plateforme EcoStruxure Plant
ainsi que des pistes concernant la
migration vers une telle architecture ?
C’est une architecture qui est disponible
pour nos clients issus de différents milieux
qu’il s’agisse d’automatisation pour des
productions manufacturières, continues
ou hybrides, c’est-à-dire, couvrant
l’ensemble de notre portefeuille de produits
d’automatisation.
EcoStruxure Plant présente trois niveaux :
produits connectés, contrôleurs de seuil et
applications analytiques. Schneider Electric
propose déjà un portfolio complet de
produits permettant d’adresser l’ensemble
de cette architecture. On peut notamment
citer les produits connectés tels que
l’Altivar Process, des contrôleurs de seuil
comme le Modicon M580 ainsi qu’un large
éventail d’autres dispositifs présentant
différents niveaux de spécialisation.

S’agissant d’une stratégie devant conduire
à la modernisation d’une usine, nous
proposons la capacité de conserver les
entrées-sorties sur le terrain – typiquement
ce qui s’articule autour des gammes
Quantum et Premium qui existent depuis
une vingtaine d’années – et de les
connecter via Ethernet ou via un bus de
terrain comme le bus X de la plateforme
Premium ou le bus S908 de la plateforme
Quantum directement à notre contrôleur
Modicon M580. Cette compatibilité
permet de se livrer à une migration à la fois
matérielle et logicielle.
Il faut rappeler que le Modicon M580 est la
dernière innovation de Schneider Electric
en matière d’automatisme industriel.
Il a la capacité de faire des architectures
redondantes et repose sur le standard
Ethernet pour la connexion avec le cloud
jusqu’à la connexion avec ses entrées-sorties
déportées. Il s’agit donc d’un protocole
ouvert mais sans pour autant oublier la
cybersécurité puisque tant le Modicon
M580 que l’Altivar Process, sont certifiés
Achilles par un organisme indépendant
qui effectue des tests de robustesse aux
agressions et aux détournements.

Quels sont les outils qui permettent d’en
tirer le maximum en termes de
digitalisation ?

C’est le troisième point majeur de
l’innovation dans l’architecture EcoStruxure
Plant puisque nous avons des logiciels qui
favorisent totalement l’intégration des
systèmes.
Par exemple, le Modicon M580 mais
aussi, l’Altivar Process vont pouvoir être
pilotés au travers de l’environnement
de programmation Unity Pro avec une
dimension nouvelle qui est précisément la
faculté d’intégration.

Ainsi, si on a une chaîne dans laquelle on
va être en mesure de connecter l’automate
Altivar Process au travers d’Internet,
cela permettra au contrôleur Modicon
M580 de le découvrir automatiquement
comme votre PC domestique découvre
une imprimante qui lui est directement
connectée ou qui est accessible au travers
d’une liaison en réseau.
L’arrivée de ces technologies dans le
monde industriel est une totale nouveauté.
Aujourd’hui, nous sommes en mesure
d’intégrer des dispositifs connectés de
manière entièrement transparente.

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