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Questions à Jan-Rémi Fromentin, PDG d’ifm electronic France

Depuis le 1er janvier dernier, cet
ingénieur en Télécommunications titulaire du MBA de HEC cumule les charges de
PDG et de directeur marketing de la filiale française du spécialiste de la
détection industrielle. Au beau milieu de l’année 2013, celui qui est entré il
y a 17 ans dans l’entreprise et y a des responsabilités internationales (France,
Espagne, Italie et Portugal) nous fait son rapport d’étape et dévoile les
évolutions à attendre pour l’entreprise et sa gamme de produits.

 

Comment se porte ifm electronic en
2013 ?

Notre
entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2012,
pour un effectif d’environ 5000 personnes. L’Allemagne reste son premier marché
(30% de l’activité), devant les Etats-Unis et la France. La filiale française
compte une centaine de personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 45
millions en 2012 (dont les trois quarts en détection de position, fluides et
systèmes de câblage). En moyenne, nous avons connu une progression de 5 à 10%
chaque année, sauf en 2009. Actuellement, nous sommes dans une phase un peu
moins favorable. L’année 2013 devrait ainsi être très légèrement positive,
entre 0 et 3%. Mais nous avons lancé beaucoup de nouveautés cette année et nous
espérons un impact sur les ventes courant 2013 et en 2014. Nous sommes
confiants pour l’avenir.

 

Quelle est votre stratégie pour les années
à venir ?

Nous avons
lancé un « programme France 2020 » pour faire face aux enjeux futurs.
Il repose sur deux axes majeurs : le développement de nouvelles familles
de produits et de nouveaux marchés.

L’innovation
est un pilier important dans nos domaines historiques. Pour les développements
produits, ifm electronic consacre 8 à 10% de son chiffre d’affaire et 12% de
son effectif à la R&D. Au niveau des capteurs de position, nous innovons
avec de nouvelles cellules optoélectroniques compactes, en technologie temps de
vol, ce qui permet de remplacer avantageusement les cellules reflex traditionnelles.
Au niveau des capteurs pour fluides (température, pression, débit, niveau),
nous allons avoir de plus en plus de capteurs dédiés au process
agro-alimentaire utilisant la technologie I/O Link pour le paramétrage sans PC.
Dans ce domaine, nous poussons aussi le système de câblage AS-i. Les capteurs
pour applications plus traditionnelles (refroidissement de four, dosage,
échangeurs, centrales hydrauliques) bénéficient également d’innovations
techniques.

Depuis 2005,
nous poussons quatre pôles  en termes de
technologie : la vision, l’identification, le contrôle vibratoire et la
sécurité machine. Chaque pôle va bénéficier d’innovations. En vision, nous
allons par exemple sortir des caméras 3D dédiées à des applications mobiles (sécurisation
de zone de travail, anti-collision. En identification par RFID, nous sommes
présents en basse, haute et ultra-haute fréquence. Dans ce domaine, nous venons
de lancer des concentrateurs Ethernet/IP et des module antenne + étage de
traitement HF compactes. La RFID représente un champ d’investigation énorme
pour nous, notamment dans le contrôle d’accès, la traçabilité, la maintenance
préventive… Nous avons lancé une étude pour définir les applications et les secteurs
à suivre. Nous sommes d’ailleurs toujours à la recherche de nouveaux partenaires
intégrateurs dans ce domaine.

Dans le
contrôle vibratoire, nous misons notamment sur le contrôle vibratoire online. Enfin,
pour la sécurité des machines, nous avons beaucoup étoffé notre gamme avec des
capteurs, des relais, des barrières, des inter-verrouillages de portes, de
nouveaux modules de raccordement d’E/S sur AS-i… et d’autres nouveautés
suivront.

 

 

Vous allez aussi chercher de nouveaux
marchés…

Nous sommes
déjà présents dans de nouveaux domaines, par exemple les machines mobiles (en
contrôle/commande, IHM, capteurs), le traitement de l’eau, le recyclage des
déchets, la ventilation des tunnels, la surveillance des parcs d’éoliennes… Nous
voulons aussi nous développer dans des domaines aussi variés que le transport
urbain, l’industrie pharmaceutique, le building automation – nous avons été
notamment impliqués dans le projet d’habitat basse consommation Canopea -, l’eau
potable, les énergies renouvelables…

 

Tout cela aura des conséquences sur la
structure française ?

Notre  organisation commerciale a été construite
pour gérer nos clients en direct au travers de quatre niveaux : les
commerciaux grands comptes, les commerciaux de terrain, des commerciaux
au téléphone et du marketing direct. Nos commerciaux vendent l’ensemble de la
gamme et sont soutenus par des experts techniques. Pour nous adapter à l’arrivée
de nouveaux produits, de nouvelles technologies et de champs d’applications
inédits, nous allons sans doute renforcer le support technique et nos équipes
de terrain. Nous sommes encore au stade de réflexion et des décisions seront
prises en fin d’année. Enfin, nous essayons également de développer les ventes
par voie électronique. Pour cela, nous allons revoir en profondeur le site e-shop
actuel.

Au niveau de
l’entreprise, il est également prévu de changer notre outil d’ERP pour
l’unifier avec celui de la maison-mère qui a basculé sur SAP. Un changement qui
viendra compléter la démarche engagée l’an dernier, avec le passage d’un stock
national à un stock européen installé en Allemagne, qui nous a permis de passer
de 800 à 4000 références livrables en 48 ou 72 heures.

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