Automatisme

Ace de Velocio Networks, des automates compacts et portables

ACE Automation, distributeur
des produits Velocio Networks,
propose un véritable automate
programmable à partir d’une
cinquantaine d’euros. Nous
avons évalué l’intérêt du
modèle de base qui se révèle à
la fois, extrêmement compact
mais aussi, performant et
d’une simplicité enfantine à
programmer.

L’extrême diversification des
besoins en équipements automatisés
à l’heure où l’industrie subit
de plein fouet la révolution numérique,
nécessite de repenser les systèmes de
commande. Créée à l’initiative d’une
équipe d’ingénieurs dirigée par Dennis
et Dustin Sierk, la société américaine
Velocio Networks propose une
gamme de seize automates d’une
extrême compacité et économes en
énergie. Ils sont livrés avec un environnement
de programmation – les logiciels vBuilder et vFactory – qui
peut être presque entièrement piloté
en combinant des éléments graphiques
correspondant aux fonctions supportées
par le matériel.

Pour mieux détailler les possibilités
de ces automates d’un nouveau genre,
nous avons réalisé une prise en main
du modèle ACE 11, obtenu auprès
d’ACE Automation (aceautomation.
eu), partenaire européen de Velocio
Networks. L’appareil est à peine plus
gros qu’une pochette d’allumettes. Ses
dimensions qui sont de 64x64x13 mm,
lui confèrent le record mondial de
l’automate le plus compact et sans
doute aussi le plus léger… 35 g.

Encapsulé dans un boîtier, le modèle
reçu dispose de connexions sur deux
côtés. En haut, on trouve l’entrée
de l’alimentation – 5 V, pour 35 à
300 mA, soit les caractéristiques
d’un adaptateur pour téléphone
mobile – et un port mini-USB, destiné
aux échanges de programmes et
de données avec un PC. En bas,
sur le modèle ACE 11 reçu, nous
trouvons deux ports présentant
huit connexions : une dédiée à être
reliée à une alimentation électrique
de référence et son neutre puis, sur
le premier port, six entrées numériques
et sur le second, six sorties. La
présence de l’alimentation et l’état au
niveau haut, des entrées et des sorties
sont matérialisés par des LED.

On notera que l’alimentation électrique
de référence qui vient d’être
évoquée peut avoir une tension
comprise entre 3 V et 30 V, ce qui
permet de récupérer ou de délivrer
des signaux adaptés à un large éventail
d’équipements. En l’absence d’une
telle source, c’est l’alimentation de
l’automate sous 5 V qui sert de référence
aux entrées-sorties numériques.
Dans la gamme proposées par ACE
Automation, on trouve aussi des automates
présentant jusqu’à 12 entrées
numériques et d’autres supportant
jusqu’à 18 sorties toujours numériques.
On trouve aussi des modèles disposant
de 3, 4 ou 12 entrées analogiques couvrant les gammes 0 à 5 V, 0 à
10 V et 0 à 20 mA qui composent
des standards largement utilisés dans
l’industrie. Certains automates de
la gamme ACE disposent encore de
2 à 4 entrées pour thermocouples
présentant les mesures sur 16 bits et,
disposant ou non, de 2 sorties analogiques
pilotées elles-aussi sur 16 bits.
A ces déclinaisons, somme toute
classiques, s’ajoutent des modèles
disposant d’un ou deux ports RS-232
et/ou RS-485 (TX/A, RX/B, neutre
compatible Modbus) qui permettront
par exemple, de relier l’automate
concerné à une interface homme machine.

Une programmation
à la fois visuelle et
intuitive

Afin de piloter l’appareil en notre
possession, nous avons récupéré
le logiciel vBuilder avec sa documentation
– en anglais – sur le site
d’ACE Automation. Fonctionnant sous
Windows, ce logiciel permet de créer
les programmes qui doivent s’exécuter
sur l’automate, soit sous la forme
d’organigrammes, soit sous la forme
d’échelles logiques. Velocio Network
propose aussi le logiciel vFactory qui
en complément de l’environnement
de programmation vBuilder, permet
de créer l’interface homme-machine
et les tableaux de bord opérationnels.

Avant de s’essayer à la création
d’une première application, nous
avons consulté les exemples et tutoriels
proposés en ligne par Velocio
Network. Ils permettent de se familiariser
avec les fonctions élémentaires
des automates et même, de découvrir
sous un angle opérationnel, celles de
certains autres modèles de la gamme
ACE. Surtout, ces tutoriels constituent
une bonne prise en main de l’environnement
de programmation.

L’environnement de travail se
compose de trois espaces : à gauche,
une colonne permettant d’identifier
automatiquement ou de sélectionner
par menu déroulant, le modèle d’automate
relié à l’ordinateur, à droite une
colonne où figurent sous la forme de
boutons sélectionnables, les fonctions
supportées et enfin, au centre, une
grande fenêtre destinée au séquencement
des opérations sous la forme
d’un organigramme ou d’une échelle
de temps.

Le logiciel vBuilder permet de créer
des variables et de leur assigner une
étiquette pour y enregistrer des
informations et/ou les utiliser en
tant que déclencheur lorsqu’elles
atteignent une valeur donnée. Il est
aussi possible de fixer des missions
à certaines entrées et/ou sorties
pour leur permettre d’assurer par
exemple, le décompte d’impulsions
extérieures ou le pilotage d’un moteur
pas-à-pas. Chaque sortie numérique
peut être exploitée pour réagir à une
condition quelconque ou encore, en
tant que générateur d’impulsion à
largeur modulable (PWM ou, pulse
wide modulation). Une horloge
temps-réel est aussi de la partie
afin de déclencher par exemple des
opérations en concordance avec une
date et une heure définies. On peut
encore exploiter des temporisations,
des compteurs ascendants ou descendants,
exploiter des rampes de pentes
variables voire initialiser des fonctions
de régulation précises en faisant appel
à un PID entièrement configurable en
terme de variables, de grandeurs et de
résultantes opérationnelles.

Il est possible de créer des sousprogrammes
pour structurer une
application complexe. Bien sûr, les
projets peuvent être sauvegardés en
vue d’être réutilisés et il est possible
de réaliser une exécution pas-à-pas des
programmes (debug) afin de vérifier le
bon fonctionnement des routines et
corriger les erreurs.

L’essentiel de la programmation s’effectue
de manière visuelle en glissant les
fonctions une par une dans la fenêtre
principale. Il suffit ensuite de les relier
les unes aux autres pour enchaîner les
opérations, effectuer des tests, créer
des branchements conditionnels, etc.
L’interface est extrêmement conviviale
et elle permet d’exploiter très rapidement
les fonctionnalités proposées
pour créer des applications de plus en
plus sophistiquées.

Les automates proposés par Velocio
Networks méritent d’être pris en
compte dans tous les projets où
évidemment, la compacité, la portabilité
et une faible consommation
énergétique occupent une place
primordiale. Mais leur réactivité, leur
performance en général et leur excellente
capacité d’adaptation devraient
leur permettre d’intéresser différents
segments industriels.

On peut encore noter qu’ils méritent
d’entrer par la grande porte dans les
centres de formation et de perfectionnement
à l’automatisation ainsi que
dans les établissements scolaires. Point
d’entrée dans la gamme, l’ACE 11 que
nous avons testé, coûte en effet moins
de 50 € tandis que les modèles les
plus sophistiqués reviennent à moins
de 270 €.

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