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CHRONIQUES TERRE-À-TERRIENNES

Certains n’hésitent pas à balancer dans la
nature, leurs détritus par la fenêtre ouverte
de leur voiture. Elon Musk lui, n’hésite pas
à balancer sa bagnole dans l’espace… rien
que ça. Au reste, il aurait tord de s’en priver
puisque le coup de com’ a fonctionné à
merveille avec consécration suprême,
la minute de célébrité planétaire en
mondovision sur CBS, CNN et consorts.

Certes, nous sommes habitués aux
excentricités des divas du showbiz et des
top-modèles, imitées à outrance par les
vedettes des sports à gros budget : coupes
de cheveux somptuaires, accoutrements
kitschissimes, frasques en tout genre,
violences verbales et plus si affinités. Tout
cela ne serait que broutilles dès que le
solde du compte en banque étale une belle
poignée de zéro avant la virgule. Dans
l’ensemble, les chefs d’entreprises nous
avaient épargné ce genre de dérives, tout
juste taillées pour récolter les gros titres de
la presse pipole.

Pour faire la promo du lanceur Falcon
Heavy, créé par SpaceX et rafler le marché
des mises sur orbite de charges lourdes,
le fondateur de l’entreprise a donc choisi
d’expédier son coupé Tesla personnel en lieu
et place d’un satellite. Initialement, la voiture
devait rejoindre l’orbite de la planète Mars
avec des finalités qui restent pour le moins
mystérieuses. Des calculs réalisés après le
largage semblent démontrer que Musk a
raté Mars… Ouf !

Poussons donc, un grand soupir de
soulagement car à une autre erreur près,
la bagnole d’Elon aurait pu s’écraser, en
créant un concept nouveau, celui de
casse automobile extraterrestre. Plus
sérieusement, une telle éventualité aurait
constitué l’exemple le plus stupide de
contamination biologique d’une zone vierge
avec des conséquences irréparables pour les
programmes de recherche devant étudier
l’évolution de la Planète rouge depuis sa
formation. Au lieu de Mars, le coupé et
le mannequin baptisé Starman qui est
installé au volant, voguent vers la ceinture
d’astéroïdes et plus tard qui sait, peut-être
vers celle de Kuiper.

Au risque de passer pour un rabat-joie, je
pense qu’il est malsain de jeter n’importe
quoi dans l’espace. D’ailleurs, la banlieue
de notre planète est déjà sérieusement
encombrée de débris de satellites, de
morceaux de fusées et même, d’outils
perdus par les astronautes. Pour les missions
spatiales, les risques de collisions avec ces
objets à la dérive augmentent de jour en
jour. Si Elon Musk est en mal de créativité,
il pourrait s’atteler à la construction d’un
nouvel engin : la balayeuse spatiale.

A l’instar de la séquence d’ouverture du
film d’animation, Heavy Metal sorti en
1981, revenons sur Terre… au volant d’une
Chevrolet Corvette de 1959. Notre Planète
bleue est le seul engin spatial qui nous
permette de traverser l’Univers… à condition
de très sérieusement l’entretenir pour éviter
qu’il se grippe.

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