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Foire de Hanovre : toujours une mine de nouveautés

Le salon allemand des industries mécaniques a encore une fois fait le
job. Au programme, des nouveautés dans tous les domaines, des capteurs aux
automates, en passant par les composants.

 

Mission
accomplie pour l’édition 2014 de la Foire de Hanovre. Malgré une taille
réduite, année paire oblige, la grand’messe allemande de la mécanique a tout de
même accueilli plus de 180 000 visiteurs (provenant de 100 pays différents), qui
sont venus à la rencontre de quelques 5 000 exposants.

 

Plus de 4.0

Record battu
aussi pour Siemens cette année, qui exposait sur le stand le plus grand que le
groupe ait connu à une Foire de Hanovre, avec pas moins de 3 500 mètres carrés.
Outre des démonstrateurs nombreux et des nouveautés « matérielles »,
à l’image de l’intégration dans TIA Portal de produits issus de fournisseurs
tierces dans le monde de la sécurité, l’Allemand annonçait surtout cette année
l’extension de son accord de collaboration avec l’Américain McAfee, destinée à
la mise au point d’une solution globale de cybersécurité industrielle, mêlant
solutions matérielles, travail sur les protocoles de communication et services
dans ce domaine.

Comme l’an
dernier, l’Industrie 4.0 était omniprésente sur le salon, en particulier sur le
stand de Siemens. Pepperl+Fuchs y apporte lui aussi sa contribution avec un
concept baptisé Sensorik 4.0. « Il s’agit d’une interface qui permet de
communiquer directement avec les capteurs via un iPhone ou un iPad, via le
Bluetooth », commente Stefanie Graf, spécialiste des bus de terrain chez
l’Allemand. Pour cela, Pepperl+Fuchs propose d’utiliser un boîtier baptisé
Smartbridge, qui se branche sur les passerelles IO-Link. Ce système de type
point à point ne souffre d’aucune limite en nombre de capteurs accessibles. Par
contre, votre iPad se connectera à un seul appareil à la fois. Encore en phase
de démonstration, le système devrait être disponible à la fin de l’année. Autre
nouveauté de l’Allemand, les barrières optiques LGM dotées de 16 fonctions de
mesure prédéfinies. Ainsi, grâce à IO-Link, ces barrières peuvent vous donner
la hauteur des objets en millimètres, les seuils de détection haut et bas…

 

IO-Link s’impose

Turck Banner
mise également sur IO-Link, avec de nouveaux 
modules maîtres pour ses systèmes d’entrées/sorties modulaires BL20 et
BL67, compatibles avec Ethernet IP, Profinet, Modbus TCP. Ethercat, Devicenet
et Modbus RTU suivront bientôt. Autre nouveauté, les coupleurs inductifs NIC,
qui assurent, sans contact, l’alimentation (jusqu’à 12 W) et la transmission de
données vers un automate ou un module IO-Link, avec une tolérance angulaire de
20 degrés, une tolérance d’écartement de 7 mm et un parallaxe de 5 mm. La
version standard transfère deux signaux PNP. En la combinant avec un hub TBIL
du fabricant, on peut transférer jusqu’à 8 signaux.

Toujours
dans les capteurs, ifm rlectronic voit sa gamme de mesure de niveau étoffée,
tout comme son offre de cellules photoélectriques. Le petit 06 est, en effet, désormais
disponible en version plastique. Particulièrement adapté au packaging, il
reprend les caractéristiques du modèle « métallique » avec la suppression
d’arrière-plan, le réglage des paramètres via un potentiomètre et des boutons
faciles d’utilisation, et la capacité de travailler avec ou sans détecteur, avec
des surfaces très réfléchissantes et des pièces en mouvement, le tout dans un
format toujours aussi compact : 13x41x21 mm. ifm a également profité de
cette édition pour mettre en avant sa toute nouvelle solution de MES Line
Recorder, capable d’exploiter des informations issues des capteurs IO-Link et de
les faire remonter vers une IHM centrale, éventuellement en lien avec SAP.

Pour
connecter des capteurs en grande quantité, Eaton propose pour sa part
d’utiliser sa technologie Smartwire-DT, associée à des connecteurs baptisés
T-connectors. Cette solution permet de connecter jusqu’à 99 capteurs à une
passerelle via un câble unique dont la longueur peut atteindre 600 mètres. Tous
les capteurs et actionneurs sont compatibles avec ces T-connectors qui sont
disponibles avec un, deux, ou quatre entrées au format M12. Un système de
diodes permet un diagnostic automatique sur ces petits modules. L’utilisateur
pourra utiliser n’importe quel automate avec une passerelle adéquate, ou des
modèles d’Eaton dotés du Smartwire en standard. 
Prochaine étape : intégrer la safety au Smartwire-DT. C’est prévu
pour bientôt.

 

Automates dans les nuages

Cette année
chez Phœnix Contact, entre autres, son nouveau Axiocontrol AXC 3050, un
automate très rapide doté de fonctions spécifiques telles que des compteurs
haute vitesse et qui assurent des temps de réponse courts sans utiliser de
modules d’entrées/sorties spécifiques, le tout étant capable de fonctionner
dans des environnements hostiles. Sur la Foire, l’Allemand présentait également
un nouveau développement baptisé Proficloud, destiné, comme son nom l’indique,
à ouvrir le cloud aux réseaux industriels Profinet, sans avoir à développer des
solutions spécifiques, comme c’est le cas généralement. Ce dispositif repose
ainsi sur des stations Proficloud permettant de faire remonter les informations
des entrées/sorties des machines vers le cloud, et sur un
« coupleur ». Doté de deux connections Ethernet, ce boîtier fait le
lien entre un automate et l’Internet. Parmi les fonctionnalités nouvelles
apportées par cette solution, on retiendra notamment l’accès, depuis le réseau
industriel, à des informations complémentaires présentes sur Internet : données
financières sur le prix des matières premières, prévisions météo…

Chez B&R
Automation, Aprol prend de plus en plus de place, au sens propre comme au
figuré, avec un large espace dédié cette année à sa filiale spécialisée dans
les systèmes de contrôle de process. Vipa, désormais filiale du Japonais
Yaskawa, a pour sa part exposé seul à la Foire. Le spécialiste des automates programmables
en step 7 « sans être dans l’environnement Siemens » présentait ses
automates universels Slio, dont la configuration et les fonctions sont définies
en insérant une carte SD dans l’automate. 24 configurations sont possibles à
partir de deux matériels de base. Ces automates sont désormais compatibles avec
Ethercat. L’Allemand promet dans un avenir très proche, une future version
dotée d’un webserver, mais aussi les premières solutions complètes mêlant les
savoir-faire de Yaskawa et Vipa.

Autre
régional de l’étape, Beckhoff a fait sensation cette année sur son stand avec
une démonstration employant des Google glass. On retrouvait également ses XTS,
dévoilés lors de l’édition 2013, un peu partout sur le salon, en particulier
sur le stand Ethercat, où le système d’entraînement linéaire atteignait des
vitesses de 4 m/s. Parmi ses nouveautés de cette année, de nouveaux moteurs
synchrones de petite taille dans la gamme AM8000 et, surtout, une nouvelle
gamme de modules d’entrées/sorties Ethercat en métal. Ces modules compacts ER
qui bénéficient d’une tenue meilleure que les modèles en plastique, sont
certifiées IP 67 et supportent des températures de -25 à +60°C, et sont plus
particulièrement destinés à l’industrie lourde, l’automobile et la robotique. Disponibles
avec des largeurs de 30 et 60 mm, ils offrent les mêmes possibilités  que les modules EP en plastique et EQ en
inox.

Avec ses
modules d’entrées/sorties 750 XTR, Wago s’attaque pour sa part aux
environnements extrêmes. Reconnaissables à leur couleur gris foncé, ils
supportent des températures de -40 à +70°C, des vibrations jusqu’à 5 g et
restent très compacts puisque l’on peut installer 16 canaux sur 12 mm.

Résistants
aux intempéries, insensibles aux interférences et aux pics de tension (supporte
5 kV), ces modules seront adaptés aux applications offshore, dans l’énergie renouvelable
(éoliennes, photovoltaïque, usines de biocarburants), la distribution électrique,
la pétrochimie, le traitement de l’eau, etc.

 

Composants de pointe

La Foire de
Hanovre, c’est aussi le salon des composants. Et cette année a également vu sa
fournée de nouveautés dans ce domaine. Bosch, qui, pour cette édition, avait
complété sa cellule de démonstration de ce qu’est pour lui « l’industrie
connectée », présentait ainsi cette année un système de mesure intégré aux
guidages linéaires (à billes ou à rouleaux) baptisé IMS (integrated measuring
system). Destiné aux environnements difficiles, ce système inductif qui combine
un module fixé au chariot et un système de mesure sur le rail, assure des
mesures incrémentales sur des distances pouvant atteindre 4,5 mètres, avec une
précision de 0,25 µm, « même en présence de saletés  ou de champs électriques et
magnétiques », annonce le groupe. L’ensemble résiste aux vibrations et,
cerise sur le gâteau, il est possible d’utiliser plusieurs modules de mesure
sur le même rail. A noter, cette année marquait la première participation d’Avantics,
l’entité désormais autonome de Bosch spécialisée dans les composants
pneumatiques. Les stars de son stand : les îlots de distribution AV 05,
déjà aperçus dans d’autres salons cette année.

Chez
Schneider Electric, c’est au contraire le Britannique Invensys qui faisait une
entrée discrète sur le stand. Cette année, le Français mettait l’accent sur la
poursuite du renouvellement de ses gammes avec les nouveaux variateurs Altima (de
750 W à 1,5 MW), « variateur intelligent pour le process ». Pour
optimiser les procédés des industriels, ce modèle embarque des services, comme
la mesure de l’énergie embarquée, ou la possibilité de mémoriser les points de
fonctionnement des équipements ou d’éviter les zones de fonctionnement
dangereuses directement dans le variateur.

L’Allemand
Pilz profite chaque année de la Foire de Hanovre pour lancer plusieurs nouveaux
produits. Cette année, il sort notamment le PSENS gate, une solution de
verrouillage de portes pour machines et cellules. Disponible en deux longueurs,
cet élément utilise la technologie RFID pour détecter le verrouillage et la
position du verrou et intègre des éléments supplémentaires, comme des boutons
de commande et d’arrêt d’urgence, pour réduire les câblages. Enfin, un
dispositif mécanique permet de bloquer la serrure en mode déverrouillé, quand
on intervient dans la cellule et qu’on ne veut pas que quelqu’un nous renferme
à l’intérieur… Toujours avec la RFID, Pilz propose un système de clés sans
contact pour choisir les modes de fonctionnement des machines,  qui se substituent aux commutateurs
classiques qui se cassent, s’usent, s’encrassent, etc. PITmode, c’est son nom,
permet également d’assurer un contrôle d’accès aux équipements.

Chez
Weidmüller, le U-remote, roi de la fête, partageait la vedette avec les Promax,
une série d’alimentations compactes capables de fournir un surcroît de
puissance de 20 % (à 45°C) et des pics de 300 % et de travailler de -25 à 70°C.
16 variantes sont disponibles en mono et triphasé (12 en monophasé et 4 en
triphasé), avec des courants de sortie de 3 à 40 A et des tensions de 5 à 48 V
DC. Selon l’Allemand, le MTBF de ces alimentations, également capables de
fournir u
« boost » de 150 % pendant 4 s, atteint 500 000 heures.

Malgré la
tenue d’Automatica quelques mois après, certains constructeurs de robots
n’hésitent pas à dévoiler sur la Foire de Hanovre leurs dernières nouveautés.
C’était le cas, cette année, de Kawasaki Robots qui présentait pour la première
fois ses séries MC/MS de 6 et 7 axes, de 4 et 5 kg de capacité et au rayon
d’action pouvant atteindre 600 mm. Ces bras compacts aux faux airs de LWR de
Kuka sont disponibles en version « normale » ou tout inox (MS005N) et
visent des applications en médecine, pharmacie et salles blanches.

 

Festo fait des bonds

Enfin, pas
de Foire de Hanovre sans la naissance officielle d’un nouvel « animal
mécanique » chez Festo. Cette année, l’Allemand faisait ainsi sauter sur
le stand un kangourou qui, comme l’animal qu’il singe, récupère l’énergie après
un bond et la redélivre grâce à son talon d’Achille. Parmi les technologies
présentées sur son stand, on retiendra également ses  superconducteurs, qui permettent de déplacer
des objets dans un plan (et même en trois dimensions) sans contact et en
consommant très peu d’énergie. Des technologies d’avant-garde qui pourraient
très bientôt, à l’image du muscle pneumatique lancé il y a quelques années,
trouver des applications dans le monde industriel. Une extension de gamme pour
2015 ? Pour le savoir, il faudra sans doute se rendre à la Foire de
Hanovre 2015, du 13 au 17 avril de l’année prochaine.

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