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MARCHÉ MONDIAL DE LA ROBOTIQUE, ÉVOLUTION ET TENDANCES

Chaque année, le département des
études statistiques de la
Fédération internationale de la
robotique (IFR) publie un rapport
intitulé : « World Robotics –
Industrial Robots » qui détaille les
marchés et les secteurs les plus
porteurs dans une quarantaine de
pays. La dernière édition montre
que la robotique collaborative
s’ancre solidement dans le paysage
industriel.

Avec 387 dans le monde en 2017, les ventes de robots industriels ont atteint un 000 unités comptabilisées
nouveau record, affichant une croissance de
31 % par rapport à 2016 (294 300 unités). D’un
point de vue financier, le marché mondial de la
robotique industrielle représente sensiblement
50 milliards de dollars.

En termes de volume, la région Asie-Australie
caracole en tête avec 262 000 robots
nouvellement installés en 2017, ce qui
correspond à une croissance de 37 %. A
elle-seule, la Chine a installé environ 138 000
robots industriels, soit une hausse de 58 %,
suivie par le Japon avec environ 46 000 unités
et la Corée du Sud avec quelque 40 000 unités.

S’agissant du Nouveau Monde, les États-Unis
demeurent le plus grand marché unique avec
environ 33 000 robots industriels vendus
(+6 %) sur un total de 50 000 unités pour le
continent dans son ensemble alors que dans
la vieille Europe, c’est l’industrie 4.0 allemande
qui se distingue avec environ 22 000 unités
vendues (+8 %) sur les 67 000 unités
absorbées dans une région du monde qui
bataille contre sa désindustrialisation.

ET LA FRANCE…

Dans ce grand concert des nations robotisées,
notre pays ne se hisse qu’à la dixième place
derrière le Mexique (9e place, 6 000 robots
déployés en 2017), l’Italie (8e, 8 000 unités), le
Vietnam (7e, 8 000 unités), Taiwan (6e,
11 000 unités), loin derrière l’Allemagne (5e,
22 000 unités) qui est, rappelons-le, notre
premier partenaire économique dans le
monde. Reste que ces chiffres doivent être
analysés sans passion excessive et surtout,
sans verser dans le french bashing. En effet,
de 2016 à 2017, les installations de robots
dans l’Hexagone, ont augmenté de 16 % alors
qu’elles ne croissent que de 8 % en
Allemagne. Seule l’Italie fait un peu mieux en
Europe avec des installations de robots en
hausse de 19 % d’une période à l’autre.

Selon des chiffres publiés par l’IFR en 2017, le
taux d’équipements des entreprises
françaises en robots industriels dépasse
130 unités pour 10000 employés quand il
dépasse 180 unités en Italie et 300 unités en
Allemagne. La Corée du sud avec plus de
630 robots pour 10 000 employés, tient la
pôle position alors que la Chine est tout
simplement absente du panel.

Dans une toute autre approche, si l’on
observe le marché des robots par segment
industriel, c’est la production de véhicules
qui continue de dominer la demande en
2017, puisqu’elle a absorbé environ 125 500
unités, ce qui représente une croissance de
21 %. Les autres secteurs les plus porteurs
ont été l’industrie métallurgique qui a connu
une croissance de 55 %, la production de
composants et d’équipements électriques
ou électroniques où la hausse a atteint 33 %
et l’industrie agroalimentaire où les ventes
se sont accrues de 19 %.

DES PERSPECTIVES
ENCOURAGEANTES

« La croissance du marché des robots
industriels se poursuit à un rythme
impressionnant dans le monde entier », a
déclaré Junji Tsuda, Président de l’IFR, « des
tendances fortes telles que la digitalisation,
la simplification de mise en œuvre et la
collaboration entre l’homme et le robot
façonneront de toute évidence, l’avenir en
raccourcissant les temps de
développement. »

Sous la poussée de la digitalisation, le
monde bien réel de la production est de plus
en plus connecté au monde éminemment
virtuel, des données, ouvrant de nouvelles
possibilités d’analyse. Les robots devraient
ainsi acquérir de nouvelles compétences
grâce à des processus d’apprentissage
automatisés. Dans le même temps,
l’ingénierie œuvre à simplifier les usages en
permettant de les programmer les nouveaux
robots au moyen de procédures intuitives.

Les petites et moyennes entreprises vont
ainsi être en mesure de généraliser
l’automatisation dans leur production sans
nécessairement faire appel à du personnel
hautement qualifié.

Ces développements ouvrent aussi la voie à
la troisième grande tendance : la
collaboration directe ou indirecte entre des
humains et des robots sans barrières de
protection afin de rendre les processus de
production plus flexibles. A l’avenir, la
robotique collaborative est perçue comme
l’une des principales technologies qui vont
permettre d’assouplir les contraintes pour
produire des pièces même complexes en
petit nombre.

Ces différentes tendances rendent les
fabricants de robots plutôt optimistes pour
les années à venir, d’autant que
l’automatisation de la production est de
mieux en mieux perçue par les pays
industrialisés. Selon une étude réalisée auprès de 7 000 salariés dans sept pays,
70 % des personnes interrogées considèrent
que la robotique et l’automatisation leurs
offrent l’opportunité d’accéder à des
emplois plus qualifiés. Certes, l’évolution
technologique en cours, va nécessiter
d’adapter tant la formation initiale que la
formation continue pour faciliter une
meilleure intégration dans les entreprises.

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