Robotique

Maty embauche un robot Kamido

Sur son site de Besançon, le spécialiste de la vente à distance
de bijoux a renouvelé la totalité
de son installation logistique.
Au cœur du processus, un robot
de Siléane assure la dépose des
écrins dans les bacs de chaque
commande
.

 

Certains investissent dans un robot pour gagner en productivité, d’autres
pour améliorer la qualité ou pour
éviter aux humains de porter des
charges lourdes. Dans son site de
Besançon (Doubs), le spécialiste
de la vente à distance (VAD)
de bijoux Maty, a opté pour un
robot… par manque de place !

Installation sous contraintes

En 2011, au moment de revoir
complètement sa chaine logistique afin de s’adapter à une
évolution de son business model
vers plus de commerce réalisé
via le web et plus de livraisons
de ses 34 boutiques en région,
Maty a fait le choix stratégique
de conserver ses locaux historiques. Pour des raisons de budget,
principalement, « il était hors de
question de construire un nouveau
bâtiment », se souvient Valentin
Pisa Burgos, associé chez Diagma,
qui a assisté les équipes de Maty
dans leur projet. Un choix limitant
les possibilités d’implantation
d’un système automatisé par des
contraintes physiques : implantation sur deux étages, présence
de poteaux à différents endroits,
résistance inégale des sols en
hauteur, sans compter la nécessaire sécurisation d’un lieu où
les produits manipulés peuvent
avoir une grande valeur… Afin
d’assurer l’envoi de 3 000 colis
par jour – la capacité maximale
de l’installation est de 8 000 colis
jours, pour tenir les périodes
de pointe – l’industriel a opté
pour une solution simple mais
efficace : assurer la traçabilité des produits en les ensachant,
le temps de leur passage dans le
centre de logistique, leur stockage dans 10 armoires rotatives
Kardex, et une préparation des
colis destinés à la VAD (40 %
des flux actuellement, et bientôt
50 %, se destinent aux boutiques
du groupe) par des opérateurs
sur des postes ergonomiques, le
tout alimenté par un réseau de
convoyeurs à rouleaux et piloté
par un logiciel de WMS moderne.

Une application pointue

Avec ce système, pas question de
placer les bijoux dans leur écrin
avant qu’ils ne soient commandés… trop volumineux. C’est au
moment de la mise en carton que
l’opérateur place les bijoux dans
leur boîte. Juste avant cela, c’est
une cellule robotisée qui s’assure
de placer, dans chaque bac correspondant à une commande, l’écrin
adapté au bijou. Maty et Diagma
ont opté pour un robot Kamido
de Siléane. « C’est la première
application de notre modèle K3 »,
se rappelle Hervé Henry, le
PDG de l’intégrateur. La cellule
est composée d’un robot 6 axes
monté sur un axe linéaire et doté
de deux caméras 3D.
A son arrivée dans la cellule,
chaque bac avançant sur le convoyeur est scanné puis immobilisé.
En fonction de la commande, le
robot va chercher l’étui correspondant, directement dans les
cartons placés en bord du convoyeur et le place délicatement dans
le bac. Le bras articulé se charge
également de la gestion des
composants d’emballage : il jette
au fur et à mesure les intercalaires
et les cartons vide en les déposant
dans des bennes. La difficulté de
cette application ? « Gérer les
géométries différentes d’écrins et
leur prise dans les cartons sans les
endommager », répond Hervé
Henry. En effet, non seulement
le robot se place devant le bon
carton, mais va piocher les écrins
jusqu’au dernier à l’intérieur,
déterminant à chaque fois le
plus facile à prendre et l’outil de
préhension qu’il va utiliser. Un
défi en terme de vision car « les
pièces à reconnaitre sont grises dans
des cartons marrons, mais aussi
pour la préhension car ces boîtes
sont toutes bien imbriquées côte-
à-côte dans le colis », rappelle le
PDG de Siléane.

Un robot pour 14 étuis

Opérationnelle depuis octobre
2014, la cellule est capable de
traiter 1 000 produits à l’heure
et gère 100 % des écrins, soit
14 références différentes de boîtes
– même si 80 % du picking se fait
sur quatre références de boîtes
seulement. Et s’il faut rajouter un
nouvel écrin ? Pas de problème,
il suffit de rentrer une nouvelle
référence dans la machine et
d’indiquer au robot où aller la
récupérer. En revanche, pas question d’assurer la mise en écrin par
un robot. Avec 3 700 références
de bijoux déclinées en différentes
tailles, soit 25 000 références
en tout, le processus serait très
compliqué et le robot serait
sans doute moins efficace que
l’homme.

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