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PANDÉMIE ET GUEULE DE BOIS

Napoléon Bonaparte aurait dit : « quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ! » Faut-il donc toujours que la France se tourne vers ses figures illustres pour trouver quelque réconfort lorsque le pays traverse une crise ?

La Chine est bien éveillée et… le monde tremble. Certes l’invasion à laquelle nous assistons n’est à l’évidence pas celle à laquelle pouvait songer notre glorieux stratège. Mais les dégâts n’en sont pas moins désastreux puisqu’ils congestionnent le système de santé des pays les plus développés et qu’ils en paralysent avec autant de redoutable efficacité tant l’activité économique que la vie sociale et même familiale.

Voici la mondialisation terrassée par le plus petit ennemi qui soit : un virus. Un tel paradoxe mérite qu’on s’interroge.

Dans un espace où par millions, les marchandises – et bien évidemment, les hommes – traversent les continents en quelques heures, un tout petit grain de sable peut faire dérailler la machine. La gouvernance mondiale n’y peut rien et les organisations internationales sont impuissantes à juguler la panique des marchés, l’angoisse des populations et le désarroi des patients touchés par l’épidémie.

Au milieu du tumulte, on s’aperçoit que les soignants dépendent des livraisons de masques et de gants médicaux en provenance de Chine. Certains médicaments commencent à manquer parce que les usines de l’Empire du Milieu tournent au ralenti et qu’en période de pénurie, les laboratoires pharmaceutiques livrent en priorité les pays prêts à payer le prix fort.

Certes, le remède à ce dérèglement généralisé ne va pas surgir par miracle en quelques heures mais la leçon doit porter dans tous les pays dits, industrialisés. Si des réponses politiques doivent impérativement être apportées, des solutions opérationnelles devront être réinventées.Notre système de santé à un coût, c’est évident mais il est aussi l’une de nos plus grandes richesses. Le préserver passe aussi par notre capacité à imaginer de nouveaux modes de production. La digitalisation, l’automatisation, la robotisation collaborative, l’exploitation des données de production par des formes diversifiées d’intelligence artificielle sont des nouveaux outils qui peuvent nous aider à recouvrer notre souveraineté industrielle. On peut y ajouter l’indépendance aux énergies fossiles, le besoin de privilégier l’économie circulaire et l’impérieuse nécessité de recycler les matières premières.

Manifestement, une mondialisation basée sur un modèle où les consommateurs seraient d’un côté du Globe et les usines aux antipodes, ne fonctionne pas. Il faut revoir la copie : relocaliser les emplois, favoriser les circuits courts, moderniser les infrastructures et sans doute, apprendre à favoriser l’indispensable et le souhaitable au détriment de l’inutile.

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