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SPS IPC DRIVES 2018, TRANSITION VERS LE « TOUT » DIGITAL

La dernière édition du salon
SPS IPC Drives a fermé
ses portes le 30 novembre
après avoir accueilli plus
de 65 000 visiteurs, venus
pour se renseigner sur les
nouveautés en solutions
d’automatisation afin d’asseoir
les bases technologiques de
leur futurs projets industriels.

Plus que la Foire de Hanovre qui a lieu au printemps, le salon SPS IPC Drives qui depuis 1997, se déroule
chaque année, fin novembre à Nuremberg
en Bavière, est le vrai rendez-vous de
l’automatisation industrielle et de toutes
les technologies sur lesquelles elle
construit son évolution et parfait son
intégration dans le grand mouvement
mondial qu’on appelle, digitalisation.

Vingt-neuvième millésime , la cuvée 2018
prolonge une dynamique commencée
il y a sensiblement cinq ans, qui vise à
rassembler dans une seule exposition,
tous les acteurs qui participent au
développement des technologies jouant
une part active dans les systèmes qui
orchestrent la production industrielle au
niveau opérationnel.

L’automatisation – canal historique – c’est-
à-dire, les automates programmables, les PC industriels, les IHM tactiles ou non, les
modules d’entrées-sorties numériques,
voire analogiques ainsi que les variateurs
de puissance et les commandes
séquentielles, sont toujours au centre
de l’offre matérielle des fabricants. Mais
l’offre se développe aussi clairement vers
des blocs logiciels embarqués dans une
grande variété de briques matérielles.

Cette facilité à intégrer des fonctions
logiques dans toutes sortes d’équipement – de l’automate le plus puissant, au
capteur le plus élémentaire – autorise la
mise en place de bus de communication
et de réseaux numériques à tous les
niveaux de l’infrastructure de production
afin de relier tous les objets porteurs
d’informations critiques, dans un immense
Internet industriel.

Le cloud et les datamasses , l’intelligence
artificielle, l’apprentissage automatique
et l’apprentissage approfondi (deep
learning), les jumeaux numériques
et d’autres fonctions du monde
de l’informatique enrichissent
considérablement la technologie de
l’automatisation industrielle.

DES SOLUTIONS DE
PRODUCTION ENCORE
PLUS « SMART »

La mise en perspective de quelques
chiffres, permet de juger de l’importance
de l’événement. Les dix-sept halls qui
totalisent 136 000 m², ont permis à 1 650
exposants de rencontrer un public évalué
à quelque 65 700 visiteurs.

Par comparaison, Global Industrie, le
grand rendez-vous professionnels qui se
déroulera à Lyon, la première semaine du
mois de mars 2019, mettra 110 000 m² à
la disposition de 2 500 exposants avec
l’objectif d’accueillir 45 000 visiteurs…
pour ce qui ne sera que sa seconde
édition, il est vrai.

Pour nombre de visiteurs préenregistrés,
le premier contact avec l’exposition passe
par le Hall 11 qui est à la fois, l’un des plus
imposants et le seul à comporter une
vaste mezzanine. Dernière particularité, la
totalité de l’espace qu’il offre sur ces deux
étages, est réserver aux équipements, aux
logiciels et aux offres de service d’un seul
et unique acteur : Siemens.

Rappelons que ce groupe international
dont les origines remontent à 1847, est l’un
des principaux concepteur et fabricant
de matériels utilisés dans la production
d’énergie, de systèmes de motorisation
électrique et de contrôle de mouvements,
d’équipements d’automatisation, de
systèmes de supervision et de gestion
de la production en plus, d’être l’un des
premiers éditeurs mondiaux de logiciels
à destination des activités de production
industrielle, tous secteurs confondus. Avec
un tel inventaire, il est peu surprenant qu’il
occupe la totalité de plus grand hall de
SPS IPC Drives, d’autant que le siège de
ce géant de la digitalisation industrielle
étant situé à Munich, il est presque sur ses
terres à Nuremberg…

PARTOUT, DES
PERFORMANCES
TECHNOLOGIQUES EN
CROISSANCE

Pour important qu’il soit, Siemens n’est
évidemment pas le seul acteur de
l’automatisation industrielle à se faire
remarquer lors du salon de Nuremberg.
Bien sûr, les entreprises allemandes
du secteur, sont en quelque sorte
surreprésentées. Impossible par exemple,
de passer à côté de l’immense espace
d’exposition de Phoenix Contact qui
pousse encore plus loin, l’interaction
entre ses solutions d’automatisation
matérielles comme les automates
programmables de la gamme Axioline,
avec la plateforme logicielle PLCnext qui
couvre notamment, la programmation, la
gestion des applications et l’administration
des déploiements. Phoenix Contact
poursuit les développements qui vont
permettre progressivement, de dupliquer
ou d’externaliser certaines ressources vers
le service Proficloud. Ce service permet
de déplacer, de manière simple vers un
hébergement centralisé, les données des
équipements de réseaux aussi bien locaux
que déployés n’importe où dans le monde,
ainsi que les fonctions d’une infrastructure
industrielle dont les terminaisons sont
reliées via Profinet. Ces informations
peuvent ainsi être identifiées et profiter à
différents sites dans le monde.

Autre stand impressionnant, celui de la société IFM Electronic
démontre si c’est encore nécessaire, que les données collectées au
plus près des machines, des robots et des équipements connectés
aux réseaux industriels, recèlent des richesses encore largement
inexploitées. Un premier constat s’impose, l’offre en équipements
reliés aux systèmes d’automatisation au moyen d’IO-Link explose
littéralement. Il ne s’agit plus seulement de relier des capteurs et
quelques actionneurs mais aussi, des équipements de sécurité
comme des boîtiers de commande, des tableaux et des boutons
d’arrêt d’urgence, des afficheurs, des cadrans et même, des dispositifs
de signalisation lumineux et sonores. L’intégration généralisée
d’une connexion Ethernet montante dans les maîtres IO-Link d’IFM
Electronic, banalise la collecte des données générées au cœur même
des systèmes de production. IFM Electronic va jusqu’à proposer
des middlewares qui permettent de rassembler puis, de rediriger
les informations critiques vers des logiciels qui vont du tableau de
bord analytique aux modules applicatifs spécialisés des progiciels de
gestion intégrés (ERP).

Chez Beckhoff Automation, les PC industriels se font de plus en
plus compacts, donc de plus en plus discrets, alors même que leurs
performances sont en progression constante, ce constructeur
ayant massivement recourt aux architectures multicœurs. Beckhoff
Automation accroît aussi les capacités du bus de terrain EtherCAT
en augmentant la vitesse de circulation des données jusqu’à 1 Gbit/s,
contre 100 Mbits/s jusque encore récemment. Ces débits ne peuvent
qu’améliorer les temps de réponses aux signaux véhiculés par
les modules d’entrées-sorties du constructeur qui propose aussi
désormais, des boîtiers dédiés aux entrées-sorties de sécurité. Dans
un domaine sensiblement différent, la technologie XTS (eXtended
Transport System) compose une première gamme de solutions
de déplacement linéaire. Elle devrait bientôt être rejointe par une
nouvelle technologie appelée Xplanar, qui permet de déplacer
des modules sur une surface de longueur et de largeur variables
dans deux dimensions. Les modules se déplacent sans le moindre
frottement puisqu’ils sont en lévitation magnétique au-dessus de la
surface qui les guide.

LES RÉSEAUX SUR TOUS LES FRONTS

Il faudrait encore s’attarder sur les nouveautés de la plupart des
exposants spécialisés dans tel ou tel domaine de l’automatisation
comme les capteurs et les systèmes de sécurité intégrés chez
Sick, les solutions de détection de Micro Epsilon ou encore, les
barrières et les dispositifs de signalisation de sécurité reliés via
IO-Link présentés par Comtrol.

Sur tous les stands, les réseaux de communication sont
omniprésents. Les alliances qui se construisent autour des
Ethernet industriels n’hésitent plus à regrouper leurs adhérents
au sein d’espaces d’exposition d’une taille impressionnante. Ainsi
dans le Hall 5 qui accueille nombre d’entre-elles, on passe de
l’espace dédié à Profinet et à Profibus dont Siemens est à l’origine
à EtherCAT qui est largement issu de développements réalisés par
Beckhoff Automation.

Déjà présent les années précédentes, le collectif IO-Link a
fédéré ses adhérents dans un grand espace qui montrait la réelle
diversité des équipements que ce bus de terrain intelligent,
normalisé par l’IEEE, est désormais capable de supporter.

La pile de protocoles et de ressources logicielles d’intermédiation
OPC UA est l’autre tendance forte dans le domaine des
réseaux de communication et des bus reliant les systèmes
d’automatisation, les consoles d’administration, les interfaces et
s’étend jusqu’aux terminaisons numériques que sont les capteurs
de grandeurs physiques et les détecteurs de changement d’état.

Outre, l’espace spécifiquement réservé aux démonstrateurs
mettant en œuvre les fonctions les plus avancées d’OPC UA,
nombre de constructeurs mais aussi, d’éditeurs de logiciels
démontraient l’intérêt de cette solution ouverte pour assurer la
continuité des échanges numériques entre des systèmes issus de
différents fournisseurs.

Enfin, impossible de clore un compte-rendu sur SPS IPC Drives
2018, sans évoquer l’Internet industriel des objets (IIoT) et le
cloud. Là-encore, nombre d’acteurs de l’automatisation parmi les
plus prestigieux, font la promotion de la solution qu’ils proposent.

Reste qu’en bonne place du Hall 5, c’est le géant mondial de
l’édition de logiciels et de systèmes d’exploitation Microsoft
qui démontrait la pertinence de ses solutions comme l’offre de
cloud, Azure pour les industriels. Avec Windows 10 IoT, l’éditeur
américain a déjà décliné une version spécifique de son système
de prédilection. Mais en 2018 à Nuremberg, il a aussi tenu à
démontrer qu’en tant qu’initiateur des premières versions du
standard OPC, il maîtrise les échanges de données industrielles
depuis les systèmes situés au plus près des machines jusque vers
les ressources dématérialisées accessibles au travers d’Internet.

L’ultime édition de SPS IPC Drives a fermé ses portes sur un
succès. En 2019, cette exposition dédiée à l’automatisation
portera un nouveau nom : Smart Production Solutions.

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