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STUTTGART, CAPITALE EUROPÉENNE DE LA VISION INDUSTRIELLE

Tous les deux ans en années paires, les
spécialistes des technologies procédant de la
vision industrielle, convergent vers la capitale
du Land de Bade-Wurtemberg où se déroule
le seul salon spécialisé existant à l’heure
actuelle dans le monde : Vision. La 28e édition
a battu tous les records d’affluence avec
pour la première fois, une présence française
remarquée.

Tiré vers le haut par la digitalisation de l’appareil de production, le marché mondial de la vision industrielle a connu une croissance record entre 2016 et 2017, passant
d’un peu plus de 2,2 à 2,6 milliards d’euros, ce qui représente un
bond de 17,6 %. C’est presque le double de la progression
précédente qui s’établissait à 9,4 %, entre les exercices 2015 et
2016, ce qui achève de planter le décor.

Ce secteur d’activité revêt une importance capitale pour
l’automatisation à l’heure de l’Industrie 4.0, puisqu’il couvre des
applications extrêmement variées qui vont de la garantie de conformité au contrôle de la qualité en passant par la mesure
multidimensionnelle mais qui adresse aussi, l’approvisionnement
des lignes production, le dévracage ou le déchargement avec la
reconnaissance de forme et qui s’étend au pilotage de processus
avec des caméras apportant la vision à des robots industriels
collaboratifs de plus en plus sensibles à leur environnement.
Le 6 novembre dernier, le Parc des Exposition de Stuttgart a, pour
trois jours, ouvert ses portes sur la vingt-huitième édition du salon
Vision qui sur 12 000 m², a accueilli 472 exposants venus de 31 pays.
Hormis les entreprises allemandes qui jouent à domicile, les nations
les plus représentées étaient les Etats-Unis qui alignaient 44 sociétés
exposantes et la Chine puisque 35 entreprises de l’Empire du
Milieu avaient fait le déplacement jusqu’à cette autre extrémité du
continent eurasien.

Le département Vision industrielle de l’association professionnelle
VDMA considère le développement du secteur comme un exemple
de réussite. Son président, Klaus-Henning Noffz qui est aussi, le
Pdg de Silicon Software GmbH, a déclaré lors de la conférence
inaugurale : « la vision artificielle est bien établie dans la production et
conquiert continuellement de nouveaux domaines d’application. Les
perspectives futures de la vision industrielle résident non seulement
dans la tendance mondiale à l’automatisation, mais également dans
la conquête de nouveaux domaines d’application en dehors de l’usine. Ce développement peut déjà être ressenti puisque, toutes
applications confondues, la part du chiffre d’affaires de l’industrie
allemande de la vision numérique dans les secteurs non industriels
atteignait déjà 26 % en 2017. »

Les dispositifs de sécurité et de surveillance, les systèmes de
circulation intelligents, les appareils liés au diagnostic médical
et les équipements d’exploitation sont les débouchés les plus
prometteurs selon la plupart des experts du domaine.
UNE BELLE PERCÉE…

Quelques-unes de nos entreprises, bien installées sur le marché de la
vision numérique font avec régularité, le déplacement tous les deux
ans jusqu’à Stuttgart. D’une édition à l’autre, ces acteurs décidés se
comptent sur les doigts d’une ou deux mains et la présence française
n’avait jusqu’alors guère été remarquée sur cet événement hautement
spécialisé.

La donne a quelque peu changé cette année, avec vingt-cinq
entreprises représentant notre pays, un nombre en nette hausse
et qui mérite d’être souligné puisque la Chine et son milliard et
demi d’habitants, n’a dans le même temps aligné qu’une dizaine
d’entreprises supplémentaires, le plus souvent sur des stands d’une
superficie anecdotique.

Saluons à ce titre, l’initiative et le travail du pôle de compétitivité
Optitec. Implanté en régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur
et Occitanie, cette organisation est entièrement dédiée aux
technologies de pointe en photonique et en imagerie, animant un
écosystème régional regroupant 220 acteurs parmi lesquels figurent
des industriels bien sûr, mais aussi, des centres de recherche et des
établissements de formation. Les entreprises venues dans son sillage,
participer à Vision 2018, se sont regroupées dans un même espace, sur
différents stands pour présenter des technologies de pointe.

C’est le cas de First Light Imaging, société installée à proximité d’Aixen-Provence qui s’appuie sur ses connaissances des technologies
d‘imagerie utilisées dans l’astronomie, pour concevoir des solutions
adaptées aux environnements caractérisés par une basse luminosité et
des contraintes de temps réel parmi les plus strictes. Cette entreprise
produit des caméras sensibles à l’infrarouge ou à la lumière visible selon
les modèles, délivrant des images à un rythme élevé (de 600 à plus de
2 000 images/s) et produisant usn niveau de bruit extrêmement faible.
Spécialisée dans la mesure et venue elle-aussi d’Aix-en-Provence, la
société Stil a fait le déplacement jusqu’à Stuttgart pour démontrer son
savoir-faire dans le domaine de l’inspection vidéo en résolution 2K et
4K avec une ouverture qui permet de révéler des détails en dessous
du micron. L’entreprise a déposé un brevet concernant la conception
de systèmes optiques avec une mise au point apportant la netteté sur
plusieurs millimètres dans l’imagerie microscopique. Elle conçoit des
solutions sur mesure qui peuvent au besoin, faire appel à différentes
technologies pour atteindre des vitesses d’acquisition élevées quelles
que soient les conditions d’éclairage ambiant et sur tout type de
matériaux, directement sur la ligne de production.

La société Phlox dont les produits sont déjà distribués par l’Allemand
Stemmer Imaging, a présenté ses toutes dernières nouveautés en
matière de dispositifs d’éclairage direct et de rétro-éclairage. A l’issue
de plusieurs années de recherche en optique et en électronique, cette
entreprise d’Aix-en-Provence, a déposé plusieurs brevets portant sur la
conception de guides de lumière mais aussi sur l’optimisation de leur
couplage avec la source de lumière. Son procédé de fabrication permet
de combiner la réfraction et la diffusion, ce qui optimise la luminance du
rétro-éclairage, permettant à 90 % de la lumière injectée d’être réémise
sur la surface.

S’il est difficile de citer toutes les entreprises françaises qui ont
exposé, on peut encore mentionner parmi les dignes représentants de
l’Hexagone, la société francilienne Effilux qui elle-aussi, est spécialisée
dans les sources d’éclairage à haute puissance en continu ou en lumière
pulsée, spécialement adaptées à la vision industrielle. Cette entreprise
enchâsse ses dispositifs dans des boîtiers étanchent qui peuvent être
en acier inoxydable pour se conformer aux exigences de l’industrie
agroalimentaire. En plus de ses gammes standards, l’entreprise
réalise des installations sur mesure, fournissant les accessoires
de positionnement, le câblage et les alimentations adaptés aux
environnements les plus sévères.

A une autre extrémité du hall d’exposition occupé par Vision 2018,
la société girondine I2S et sa nouvelle équipe dirigeante sont venus
révéler ce que l’œil ne peut voir. Cette entreprise montre dans ses
différentes réalisations que la vision numérique, peut évidemment
accompagner les industriels pour réaliser des contrôles non destructifs
systématiques, trier et calibrer des objets de formes et de tailles
diverses comme des fruits et des légumes ou surveiller la séparation
des minerais métalliques. Son domaine de compétences s’étend aussi à
la préservation du patrimoine grâce à la numérisation, à la lutte contre
la contrefaçon, aux sciences fondamentales et appliquées, etc. Pour
couvrir les différents secteurs d’activité auxquels elle s’adresse, l’équipe
d’I2S développe des scanners, des caméras à très haute résolution, des
caméras linéaires ou encore, des capteurs d’imagerie fluorescente ou
térahertz.

L’entreprise développe notamment la caméra TZcam permettant
d’explorer le domaine du Térahertz et d’utiliser tout le potentiel de
ces ondes aux propriétés uniques. La gamme de ces ondes s’étend de
100 GHz et 10 THz. A ces fréquences, les ondes électro-magnétiques ont
des propriétés uniques qui leur permettent de pénètrer les matériaux
non-polaires comme le plastique, la céramique, les composites, le
bois, le cuir, les tissus, etc., au moyen d‘une énergie très faible et nonionisante.

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