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Stuxnet a deux pères et un fils connu

Un livre à paraître aux Etats-Unis lève le voile sur le virus industriel Stuxnet. Il n’est pas le fruit du hasard, sur son berceau ont veillé les grands de ce monde. Et pour ceux qui auraient raté un épisode, notez que Stuxnet ayant échappé à leur concepteur, c’est son grand frère qui a fait le plus de dégâts : Flamme.

On se croirait en plein film de fiction. Conscient qu’une guerre militaire contre l’Iran aurait un résultat néfaste, c’est Georges Bush qui a initié, avec le soutien d’Israel, d’après David E. Sanger rédacteur au New York Times, cette cyber-guerre. Barack Obama suivra de très très près les avancées du programme.

L’auteur détaille une anecdote qui devrait faire réfléchir les industriels que vous êtes. Développer le virus est une chose mais l’introduire dans le système informatique en est une autre. Il fallait trouver un technicien physiquement rattaché aux installations de Natanz en Iran « c’était notre Saint-Graal – commente l’un des auteurs de l’unité 8200 – et il s’avère qu’il y a toujours un idiot pour ne pas trop réfléchir à ce que contient la clé USB entre ses mains».

Les résultats vont au-delà de toute espérance, mais le retour de bâton n’est pas loin. Comme dans un roman de Bradbury, le virus échappe à ses créateurs lorsqu’un ingénieur iranien le libère involontairement sur Internet. Barack Obama décide d’arrêter cette machine de guerre qui prendra alors le nom de Stuxnet, avant qu’elle n’attaque les centrifugeuses américaines.

Mais c’était sans compter sur la volonté de Barack Obama qui donne l’accord pour un autre projet dénommé « Flame », le digne successeur découvert, il y a à peine un mois, par Kaspersky Lab, l’éditeur russe.

Kaspersky étudiait des ordinateurs appartenant au ministère iranien du Pétrole et à la Société nationale du pétrole de la République islamique. Les machines semblaient en effet avoir été victimes d’un logiciel malveillant qui volait et effaçait des informations importantes. D’après les équipes, son code est cent fois plus puissant que celui d’un virus classique et vingt fois plus important que Stuxnet.

Flame est capable d’allumer le micro de l’ordinateur, d’enregistrer des conversations à l’insu de tous, si la machine intègre Bluetooth il peut balayer une zone proche pour scanner tous les appareils et récupérer les adresses, il enregistre les mots de passe….

En quelques mois, Flamme aurait détruit plus de mille exemplaires de centrifugeuses iraniennes ultramodernes de type Ir-2. Les Iraniens sont pris de doute, et le retard est estimé à près de deux ans.

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